© « Ralentir.»
Ralentir
Elles ne cherchent pas à impressionner.
Elles ne se battent pas pour exister.
Elles se contentent d’être là, offertes au soleil, traversées par le vent.
Dans le tumulte des jours, nous passons souvent à côté de ce qui ne crie pas.
Le monde nous montre ce qui brille, ce qui se vend, ce qui se clame.
Mais la beauté, la vraie, n’élève jamais la voix.
Ici, l’automne étale sa lumière comme une confidence.
Les tiges fines deviennent des lignes de vie.
Le fond flou se change en peinture : le temps lui-même semble hésiter, suspendu.
On ne sait plus si l’on regarde une photographie,
ou si l’on assiste à l’instant précis où l’ordinaire se révèle extraordinaire.
Peut-être que le pouvoir d’un instant n’est pas de durer.
Peut-être qu’il est simplement de nous atteindre.
Et dans cette fraction de seconde où quelque chose nous touche,
où l’on respire un peu plus lentement,
où l’on se sent soudain présent,
alors l’instant s’ouvre
et l’on se découvre vivant.
A. Romano









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