© « Les enfants de Gaza »


 

Le jet d’eau s’élève, immaculé, comme un geste de paix figé dans le ciel.
La ville continue de marcher, de parler, de respirer.
Les pas se croisent, les regards se perdent, la vie suit son cours ordinaire.

Un drapeau flotte, coloré, vivant, symbole de lutte et d’espérance.
Il rappelle que quelque part, loin d’ici et pourtant si proche,
des enfants n’ont pas le luxe de l’ordinaire.

À Gaza, en ce même instant, des enfants tombent.
Leurs jeux sont interrompus par le fracas,
leurs nuits par la peur,
leurs rêves par des ciels qui ne portent plus de promesses mais des explosions.

Ici, l’eau jaillit pour célébrer.
Là-bas, elle manque pour survivre.
Ici, on traverse un pont.
Là-bas, on cherche un abri qui n’existe plus.

Les enfants de Gaza ne sont pas des chiffres.
Ils avaient des prénoms, des rires, des cahiers d’école,
des mains trop petites pour porter le poids de la haine des adultes.

Pendant que le monde regarde ailleurs,
leurs vies s’effacent dans un silence assourdissant.
Et chaque jour où l’on continue comme si de rien n’était
est un jour où l’humanité abdique un peu plus.

Ce drapeau qui flotte dans une ville en paix
nous regarde.
Il nous demande :
jusqu’à quand accepterons-nous que l’enfance soit une cible,
et la mort, une habitude ?

A. Romano 


Commentaires

Articles les plus consultés